KOKEJIN,  LE PASSSEPORT RETOUR DE  MARCO POLO

Les thématiques de la galerie Orenda International
Paris, Mars 2019 

Choix de la matière / La pureté d’une enfant Princesse de 15 ans de haute ethnie mongole était à considérer avec le plus grand respect.
Je choisis le marbre « blanc absolu » pour ciseler cette jeune finesse.

La ligne de destinée / de Kokejin prend naissance à la base du bloc de marbre.
Il se déroule jusque sous le menton pour laisser apparaître le visage, reprenant sa ligne en forme de disque solaire avant de se prolonger vers le haut, dans l’éternité de la montagne sacrée.

La montagne sacrée (au dessus de la coiffe) /  « Burkhan Kaldun » le tombeau des Khan, sculptée du côté gauche en pente douce symbolise l’accès au recueillement des empereurs, et le versant droit, bien plus brut, traduit la force de la roche, tant celle du marbre que celle de la dynastie des Khan. (Sensée être le lieu de naissance de Gengis Khan, et le tombeau des empereurs Khan cette montagne est classée patrimoine de l’Unesco)

Au sommet /La sculpture aboutit à une pointe en argent, pointe chère à toute ma création, et témoin de l’élévation spirituelle.

La face /La parfaite symétrie du visage de la Princesse est rompue de part et d’autre pour annoncer surprises et découvertes en images de celles vécues par Marco Polo et ses parents.

Les cotés / Les 4 éléments y sont présents.
Le feu symbolisé par le soleil sur le front de la princesse.
L’eau et le vent à droite et la terre sur le plan gauche.

L’arrière / Le marbre est laissé à l’état brut qui représente chaines de montagnes, océans, douceur et violences naturelles.
Ce plan est patiné aux pigments des terres rouges de Chine.
On y découvre la ciselure de l’exact parcours du voyage retour qu’effectuent Marco Polo et Kokejin entre la Chine et la Perse.

En 1271, Marco Polo quitte Venise pour un voyage en Chine. Reçu à la très fastueuse cour mongole du palais impérial de Kubilaï Khan, il en devient l’enquêteur-messager. A partir de 1280 Marco Polo et les siens souhaitent rentrer à Venise mais l’empereur refuse. A chaque nouvelle demande ce dernier répond par la négation et il leur est impossible de quitter l’empire, sous peine d’une mort certaine.
C’est alors que joue le destin…

Dans l’empire de Kubilaï Khan la Perse était dirigée par l'Ilkhan Arghoun, un roi en quelque sorte, neveu de Kubilaï Khan. Arghoun avait une épouse issue d’une ethnie mongole très particulière, celle du Bayaut. Mourante, elle fait prendre l’engagement à son mari d’épouser une nouvelle femme de même lignée.

Des messagers partent de Perse et se rendent à la cour du grand Khan pour l’en informer. L’empereur choisit et promet une jeune princesse de 15 ans, Kokejin, désignée sans discussion comme future épouse du roi de Perse.

Mais en raison de nombreuses révoltes et guerres en cours dans l’Empire, les cavaliers chargés d’escorter cette jeune princesse jusqu’au roi de Perse par les terres, font demi tour. Et l’empereur se trouve bien embarrassé d’avoir promis cette jeune fille.

Marco Polo ayant pour sa part ouvert la voie maritime pour rejoindre la Perse en longeant les côtes de l’Inde, se présente devant l’empereur et s’engage à escorter cette princesse  jusqu’en Perse. L’empereur vieillissant finit par accepter.

C’est ainsi que Marco Polo, son père et son oncle peuvent définitivement quitter la Chine après 20 ans de présence à la Cour.

Le voyage dure 2 ans. Quand ils prennent la mer ils sont 500 personnes et soldats sans compter les marins. Après 3 mois de navigation il arrivent à Sumatra puis quittent l’île pour 18 mois d’Océan Indien ; presque tous meurent, n’en réchappent que 18. Arrivés sur site, les voyageurs apprennent que le roi Arghoun de Perse est décédé et Kokejin sera finalement mariée à son fils Ghazan.

Marco, Nicolo et Matteo Polo séjournent en Perse pendant plusieurs mois et rentrent chez eux à Venise en 1295.